Catherine de Médicis


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On a beaucoup mis l’accent sur l’ambition de Catherine de Médicis ; peut-être pourrait-on considérer que cette volonté est comblée par le mariage de cette fille issue d’une famille de banquiers avec le fils cadet du Roi de France, que d’autre part Catherine est bien jeune puisqu’elle n’a que 14 ans, qu’elle est orpheline, puisque sa mère Madeleine de la Tour d’Auvergne, issue des Bourbons de France, est morte quinze jours après sa naissance, son père Laurent, duc d’Urbain, six jours plus tard ; et peu après son aïeule Alphonsine Orsini et sa tante Madeleine Cibo décèdent à leur tour. Toute son enfance sera ballottée entre Rome et Florence sous l’autorité de sa tante Clarisses Strozzi et de son parent, le cardinal Jules de Médicis, devenu le pape Clément VII, dans le fracas des armes, la rage des émeutiers, le grondement des canons. Elle a huit ans lorsque la République de Florence la prend en otage et l’enferme au couvent des Murates où elle coule les jours les plus paisibles de son existence au milieu des nonnes qui s’attachent à l’enfant. A 12 ans, on la renvoie à Rome à la cour pontificale et tout le monde s’accorde à louer  » son naturel très vivace, son esprit charmant et ses manières distinguées, douces et affectueuses ». Elle s’éprend de son cousin Hippolyte qui l’aime aussi, mais la politique en décide autrement : Clément VII la fiance à Henri d’Orléans. Elle l’épouse le 28 octobre 1533 dans la cathédrale de Marseille. François Ier est conquis par l’intelligence vive et l’instruction rare pour son époque de sa bru, mais aussi par le goût extrême qu’ils ont tous les deux pour la chasse et les exercices physiques. Hélas, Henri déteste d’emblée Catherine ; tout s’aggrave quand il tombe amoureux fou de la belle Diane de Poitiers, veuve du sénéchal de Normandie et pire encore lorsque meurt le Dauphin François en 1536 ce qui fait d’une  » bourgeoise italienne  » la future Reine de France.

Mais nous n’en sommes pas encore aux drames.

Jour de foire

Catherine vient d’arriver en France avec ses dames d’honneur ; Elles partagent la table du souverain et de ses seigneurs.

A Chenonceaux, elle offre un festin que conte ainsi Pierre de l’Estoile :

 » En ce banquet, les dames les plus belles et les plus honnêtes de la cour étant à moitié nues et ayant leurs cheveux épars comme des épousées, furent employées à faire le service … ».

Catherine entraîne avec elle ses cuisiniers qui font découvrir à la cour des nouveautés délicates : les béa tilles en ragoût, quenelles de volaille, crêtes de coq, crépines de foie de veau ou de porc, cervelles… Cela change fort des énormes rôtis accumulés sur les pains tranchoirs et les beignets de  » cul » d’artichaut, comme on disait alors, remplacent les fèves et les pois dont on faisait jusqu’ici grand cas. La Reine a un solide appétit : on raconte qu’elle aimait tant les artichauts qu’elle  » faillit en crever » . Le snobisme s’en mêlant, les cuisiniers florentins font fureur à Paris où les sucreries sont traitées  » à la vénitienne » et les parisiens découvrent un gâteau nouveau avec délice : la frangipane dont le comte Desare Frangipani inventa la recette et la donna à Catherine lorsqu’elle s’expatria, en gage d’amour éternel.

Cependant les pâtisseries demeurent assez semblables à celles que l’on faisait au moyen-âge. Les plus réputées sont les darioles d’ Amiens, sorte de quiche lorraine, devenu au temps de la Ligue, un plat de ralliement en faveur des Guise. On continue à vendre dans les rues les oublies, des gaufres et des métiers, sorte de gaufre roulée en cornet comme les oublies. On aime aussi beaucoup les beignets : tous les ans, les Augustins de l’Hôtel Dieu en fabriquent d’excellents, saupoudrés de sucre et arrosés de jus de citron, qu’ils vendent de porte en porte au profit des malheureux. En 1561, cette vente de charité rapporte 7000 écus. A Lyon, les beignets sont dénommés bugnes et constituent des gâteaux de fête.

Rabelais, très intérressé par les  » dessertzs « , évoque pour sa part les légendaires fouaces de Lerné ( où cette industrie a existé jusqu’au début du XIXè siècle ), des gasteaux feuilletez, des brides de veaux, pâtisserie légère de Lyon, de poupelins – terme qui signifie tétin -, de neige de cresme ( oeufs à la neige), de mestiers. Les talmouzes de St-Denis sont la pâtisserie préférée de Louis XI ; elles sont faites d’une abaisse de pâte feuilletée dont les bords sont relevés en tricorne et couverte d’une crème à base de fromage sucré.

Place du marché

Le lait ne se vend pratiquement que dans les rues. Les laitières viennent de bon matin de la campagne, encore toute proche en même temps que les boulangers, le vase sur la tête et le pot à la main. Installées à l’angle des rues, elles lancent d’une vois perçante :

 » A mon bon lait chaud ! Qui veut du bon lait !  »

Il existe également un marché spécialisé à la Pierre au Lait, grande table de pierre, près de St-Jacques de la Boucherie. Le beurre est lui aussi vendu dans les rues des villes.

à suivre …

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