La cuisinière républicaine


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La fabuleuse histoire de la cuisine Française ( suite )

Un livre publié à cette époque sous le titre  » La cuisinière républicaine  » donne de nombreuse recettes  » simples et économiques  » pour accommoder les pommes de terre : en salade, en matelote, aux champignons, à la polonaise, au lard, à la barigoule. Hélas ! la disette fait vite disparaître le lard, les champignons et même la pomme de terre !.

L’hiver 1793-1794 est un des plus rigoureux qu’ait connu la France : le bois, la chandelle, la bougie manquent et la France grelote de faim et de froid.

Bien entendu, la débrouillardise légendaire des Français se donne libre cours en cette époque troublée et certains qui serraient leur ceinture toute la semaine savent profiter pleinement d’une aubaine. Il ne faut pas en déduire que la Terreur fut un temps très vivable.

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Le secours du potage :  » l’indigent secouru d’un zèle charitable… « 

Dans les prisons, le ravitaillement est très inégal. A sainte-Pélagie et à la Force, les pois sont pleins de charançons, les légumes rares et à demi pourris, la viande nettement avariée. En revanche, au Luxembourg et aux Carmes, des prisonniers font venir leur nourriture de chez des traiteurs en renom, au plus haut prix.

Louis XVI, dont l’appétit est légendaire, tente de rejoindre l’armée des Princes avec sa famille. Dans la voiture, le comte de Fersen a placé des paniers de victuailles, mais le roi ne s’en contente pas : il imagine d’aller demander à dîner à l’un de ses anciens serviteurs. Le retard que la famille royale prend alors lui sera fatal. Reconnu à Varennes, le Roi est ramené à Paris. Emprisonné au Temple, Louis XVI ne perd pas l’appétit. Son service de bouche comprend un chef, un rôtisseur, un pâtissier, deux chefs d’office et des servants. Les gardes municipaux exigent bientôt d’être nourris par son personnel ! Devant ses juges, et tandis qu’on lui lit sa condamnation, Louis XVI demande un morceau de pain.

La Reine Marie-Antoinette est transportée à la Conciergerie où elle est traitée avec grossièreté, mais nourrie convenablement : soupe, bouilli, légumes, volaille et dessert ; mais elle ne touche qu’à peine à ses mets.

Monsieur de Saint-Ange, un aristocrate  » progressiste  » avant la lettre, lance l’idée des  » banquets civiques « . Il déclare que tous les bourgeois de Paris doivent célébrer l’anniversaire de la prise de la Bastille en tenant table ouverte devant leur maison.

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Le café des Aristocrates 

 » Ainsi Paris formera une immense famille. Plus d’un million de personnes se retrouveront à la même table.

Des toasts sont portés au son de toutes les cloches, au bruit du canon, aux salves de mousqueterie… au même instant et dans tous les quartiers à la fois « .

Le premier banquet a lieu en juillet 1794. Dans le rues sablées, les tables sont mises bout à bout sous les lampions et les guirlandes, mais les visages sont sans joie.

Chacun a apporté de la nourriture en craignant e jugement des voisins : trop peu, on est mauvais citoyen, trop on est suspect. Comment parler de fraternité et d’insouciance dans ces conditions ? Les banquets civiques ne suscitent  pas l’enthousiasme prévu en haut lieu et ils sont vite abandonnés.

Après la décollation de Robespierre, la réaction thermidorienne  apparaît comme la fin d’un cauchemar. Tout Paris danse follement de joie de se sentir vivant, mais la pénurie continue, l’inflation galope, la presse à assignats fonctionne à plein régime. Un exemple : le boisseau de farine qui coûtait deux livres en 1790, vaut 225 livres en 1795 ; le bois de 10 livres le stère est passé à 250.

L’inégalité est partout flagrante. Vieilles gens et rentiers sont réduits à la plus épouvantable pénurie, beaucoup meurent de faim ou se suicident, alors que les nouveaux nantis et surtout les fournisseurs des armées, les intermédiaires de tout poil dînent pour des prix variant de mille à cinq mille francs dans les restaurants où l’approvisionnement est somptueux. Le menu de Véry est célèbre. Chez Méot, le souper reparaît. On s’y rend après le spectacle et les femmes sont vêtues de ces robes transparentes qui font fureur.

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