LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA CUISINE FRANCAISE (suite)


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La pêche est interdite à l’époque du frai, de la mi-avril à la mi-juin en Seine et Marne. Ainsi les eaux douces ne sont pas dépeuplées. Sur les tables de France paraissent saumons et truites, anguilles et lamproies, esturgeons et luz ou »grand loup d’eau » qui est le brochet ainsi que les carpes, brèmes, perches, tanches, ablettes, barbeaux, gougeons, lottes, aloses. Et en fait de crustacés les écrevisses. Les premières huîtres reparaissent à Paris au XIIé siècle. Les florissants parcs à huîtres gaulois, les viviers et l’organisation des transports rapides ont été ruinés par les invasions. Les huîtres ne reviendront en nombre qu’à la Renaissance.

FLUCTUAT NEC MERGITUR
Il est agité par les vagues, et ne sombre pas

Quelques bourgeois achètent la place de Grève (aujourd’hui place de l’Hôtel de Ville) pour y débarquer leurs cargaisons de poissons arrivés par la Seine. ils forment la confrérie des marchands de l’eau (et non des marchands d’eau) : le sceau de leur corporation représente une barque antique matée. La municipalité Parisienne, dont plusieurs marchands de l’eau font partie, choisit pour armoiries le dessin de ce sceau. Ce sont toujours les armes de Paris depuis le XVé siècle. on y a seulement, ajouté une devise. un autre groupe de commerçants, reprend sans la connaître l’idée gallo-romaine des transports rapides, entre Dieppe et Paris et Boulogne et Paris avec de nombreux relais sur chaque parcours. Ainsi le poisson arrive dans la capitale le lendemain de son débarquement et est, suprême luxe, du poisson frais vendu bien plus cher que la marée salée saurie, mise en baril ou en caisse et transportée par les chasse-marée ou les bateaux.

Foire du Lendit

De nombreuses victuailles sont vendues dans les rues, à la criée : les marchands au panier crient les panais, les carottes, de la porée (poireaux), de la chicorée, des cardes, des navets, des raves, des pois, des fèves, des lentilles, des choux. Le céleri est encore peu commun; on lui préfère le maceron, connu plus tard sous le nom de  » persil de macédoine »; la laitue romaine est également très appréciée ; elle est apportée d’Avignon par Bureau de la Rivière, ministre de Charles V; le cresson est aussi en grande faveur, tout comme l’ail, les oignons et l’échalote; l’asperge est cultivée en Argenteuil, Bezons, Epinay.

On trouve certains fruits comme des nèfles, des prunelles, des noix, des noix de coudre(noisettes), des amandes ; les groseilles, fraises et framboises ne seront cultivées qu’à la fin du Moyen-Age.

Les loges du Lendit

Les pommes, poires, prunes, raisins ne manquent pas. En revanche, les pêches sont rares et les abricots pratiquement inconnus, tandis que les melons commencent à apparaître dans le midi.

A cette époque, pour la seconde fois dans l’histoire de notre pays, après l’abondance et la sécurité de la Pax Romana, naît une ère de production relativement suffisante et même parfois de pléthore. Mais il ne faut pas s’y tromper : seule la capitale et quelques grandes villes possèdent des marchés bien approvisionnés et une population bien nourrie. Des zones rurales entières de France sont en revanche chroniquement sous alimentées. ce sera le rôle des commerçants d’oser les traverser, d’y quérir les produits et progressivement d’y créer un mouvement d’argent qui les fera sortir de leur solitude… Beaucoup y laissent leur vie, car les bandits de grands chemins les guettent et il faut à ces hommes beaucoup d’audace ; ce sont les héros obscurs de cette nouvelle classe sociale : la bourgeoisie. Leurs routes commerciales ont des jalons très précis, ce sont les foires.

Foire de Saint-Denis

 

Industriels et commerçants prennent l’habitude de se réunir à date fixe en certains endroits pendant une quinzaine ordinairement ; les autorités royales et municipales favorisent ces rassemblements qui sont rapidement fréquentés. Comme les gens de la ville et des environs s’y pressent en foule, bateleurs et baladins y viennent se produire et les nouvelles s’y colportent. Les plus célèbres de ces foires sont celles de Beaucaire, de Troyes et de Provins en Champagne, celles du Lendit à Saint-Denis, puis celles de Saint-Lazare et de Saint-Germain à Paris. La plupart des centres urbains, situés au confluent de fleuves où les marchandises arrivent et transitent, deviennent ainsi des rendez-vous fructueux et ce sont le plus souvent les villes-étapes des anciennes voies gallo-romaines.

Boulanger au Moyen Age

Le marché du blé est libre. Vendu en gros par les grainiers au port de Grève pour Paris, en détail par les blatiers-regratiers, le commerce s’en fait aux halles. Un mesureur assermenté en contrôle la qualité, la quantité et le prix pour tout achat supérieur à un sétier soit 12 boisseaux ou 156 livres.

Le droit de mouture appartient au seigneur. Le moulin banal est d’abord à bras, puis à eau. Après les croisades apparaît le moulin à vent venu d’Orient.

A la boulangerie

A Paris les meuniers sont fermiers de l’Evêque. dans les faubourgs ils dépendent de seigneurs ecclésiastiques. certains deviennent propriétaires de leur moulin en payant une redevance. Ils n’ont pas le droit d’être en même temps boulangers. Le produit de la mouture, tel qu’il sort de la meule, comprend le son qui doit être ensuite tamisé, soit à domicile, soit par le talmicier ou talmellier qui pétrit aussi la pâte, le terme de boulanger date du XIIé siècle et vient de la forme des pains en boule légèrement aplatie. L’usage de la levure employée par les Gaulois se perd au moyen-âge sauf pour la pâtisserie..

Le changeur et sa femme

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