TERRES ET PRODUITS NOUVEAUX


Notice: Trying to access array offset on value of type null in /home/recettessm/www/wp-content/plugins/contextual-related-posts/includes/content.php on line 49

C’est un phénomène social tout à fait particulier à la Renaissance que « Ce retour à la terre » qui n’a rien d’intellectuel de la part des gentilshommes, mais est dicté par la nécessité de vivre frugalement de leur produits durant leur séjour sur  les terres pour pouvoir paraître à la cour et y tenir honorablement leur rang. Cela pour conséquence de rapprocher le paysan de son seigneur et lui faire faire des progrès considérables en matières d’agriculture et d’élevage.

« Les nobles en France n’habitent pas dans les cités mais dans les villages et dans leurs châteaux » écrit un ambassadeur vénitien en 1558. Bien mieux le paysan peut maintenant acquérir de la terre. Il peut travailler sous contrat de fermage ou de métayage. Il importe en effet de relancer l’agriculture après la grande misère de la guerre de cent ans. Et la France agricole redevient riche et prospère.


Christophe Colomb

Nous avons vu l’apport de l’Italie sur nos tables, mais l’Amérique vient d’être découverte et voici que des nouveautés extraordinaires apparaissent : le maïs et la pomme de terre. Les matelots de Christophe Colomb se rassasièrent de maïs à leur arrivée dans le nouveau monde et Colomb rapporta des graines par curiosité botanique ; il fallut attendre trente ans pour que quelques cultivateurs andalous s’avisent de planter cette graine pour en nourrir les animaux. Puis des populations des Balkans et d’Italie commencèrent à en manger. En France, le maïs ne fut adopté que dans le sud-ouest où on en fit une bouillie appelée « Millas ». En Italie le même bouillie s’appelait polenta ; elle persiste dans le sud-est et la Corse.

Il convient de signaler que la nouvelle céréale était connue et cultivée en Perse, que des marchands et des voyageurs en avaient apporté en Europe sous le nom de « blé turc », amis nul ne s’y était intéressé jusqu’à’ la découverte de l’Amérique et de plus il est infiniment probable que ce blé turc était arrivé en Perse à travers le Pacifique et le continent asiatique.

Le maïs n’aura jamais en France la vogue qu’il eu dans les Balkans et en Italie. En revanche, il est de plus en plus cultivé pour l’élevage du bétail et des volailles.

Statue de Pizarre dans sa ville nouvelle

Vers 1540, la pomme de terre est introduite en Europe. C’est Pizarre qui la découvrit au Pérou en 1524. Les Incas la cultivaient sous le nom de « pappa » depuis des temps immémoriaux ; ils savaient en sélectionner les variétés. Pierre Cieça, compagnon d’armes de Pizarre, envoi en Espagne ces tubercules « à pulpe de châtaignes ». D’Espagne on en adresse au pape. Le Légat du Pape en offre à Philippe de Sivry, gouverneur de Mons qui les soumet à l’examen d’un Français résidant à Vienne (Autriche), Charles de l’Ecluse dit Clusius. Celui-ci peint une planche botanique qui représente la pomme de terre avec cette légende : « petite truffe (tartufli) reçue de Philippe de Sivry, à Vienne, le 26 janvier 1588. Les Italiens lui garderont le nom de tartufoli, les Allemands en feront Kartofell et les Russes kartopfel. Un Suisse  Gaspard Bauhin décrit la plante en 1590 sous le nom de Slanum Tuberosum Esculentum en la rattachant à la famille des solanées.

L’Anglais John Gerarde cultive à son tour les tubercules rapportées par Thomas Hariot en 1586 d’une mission en Virginie, sous les ordres de l’amiral Walter Raleigh. Il en donne une description en 1597 dans son »Herbal ». Enfin paraît à Toulouse en 1614 une pharmacopée qui, sous le titre « Satyrium arythorium, plante que le vulgaire appelle tartouste », décrit ainsi la pomme de terre:

« Ce sont des racines rondes, blanches, tant dehors que dedans et tendre-lettes… Venues à leur perfection, elles sont couvertes d’une pelure ou membrane fort menue et déliée, d’une couleur rouge »

Mais le goût de la pomme de terre, que l’on ne songe pas à peler, paraît fade et terreux. Il déplait même aux plus pauvres. Alors que l’Espagne, l’Italie et l’Irlande l’adoptent, la France la boude. Il faudra, près de deux siècles plus tard, l’obstination de Parmentier pour l’imposer.

Parmentier

La patate douce, originaire d’Amérique centrale, ne s’acclimate guère en Europe. Mais elle s’implante remarquablement en Afrique. Il est amusant d’observer que nos voisins espagnols confondent les deux tubercules solannés venus du Nouveau Monde : les patates, qui sont douces, et les pappas, les pommes de terre, si bien que ces dernières deviennent batatas. Les Anglais leur emprunteront le vocable erroné, qui deviendra chez eux potatoes. Les premiers Européens qui adopteront la batata sont les religieux de l’hôpital de Séville, en 1573. Cet ordre possède des terres, mais assume en même temps la charge des malades et des pauvres de la ville.

La batata, dont les riches ne veulent point, est nourrissante et fait merveille. Elle est bientôt adoptée par les armées espagnoles qui l’amènent dans les possessions des Pays-Bas et de Franche-Comté. Les mercenaires espagnols en importent dans leurs fourgons en Italie, en Suisse et en Allemagne, surtout où la guerre fait rage en Saxe et en Wesphalie, avec son cortège de famines et d’épidémies. La pomme de terre sauvera ainsi bien des vies, sauf en France …


Topinambours

Le topinambour, originaire de l’est de l’Amérique du Nord, est admis pour le bétail ; la tomate américaine a la grosseur d’une cerise , elle sera améliorée, sélectionnée et s’acclimatera remarquablement, surtout dans les régions méditerranéennes ; elle est originaire de la côte pacifique, depuis le Texas jusqu’au Pérou.