Le fameux plan Marshall


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La fabuleuse histoire de la cuisine Française (suite)

Entre temps la guerre de 1939 à déferlé sur la France comme une vague de fond. Les populations affolée s’élancent vers le midi que l’armistice a mis symboliquement à l’abri de l’invasion allemande. Les usines ferment ou se transforment en industries d’armements. Les champs sont abandonnés, piétinés. En une saison tragique, c’est le spectre oublié de la famine qui resurgit après des années d’insouciance et d’abondance. Puis on organise la pénurie : les tickets de rationnement, de pain,de viande, de sucre, les queues aux portes des boulangeries reparaissent et le marché noir fleurit. Les paysans et ceux qui possèdent un bout de jardin, des volailles, survivent sans trop de dégâts. Dans les villes, les gens ont faim et froid. Pendant que des fortunes louches s’édifient, et que dans l’ombre des hommes courageux recherchent et trouvent les moyens de délivrer leur sol, en Algérie, demeurée libre, une nouvelle force se forge et l’espoir se lève avec l’entrée en jeu de l’Amérique. Cette armée d’un continent désinvolte apporte à la France, outre la délivrance, une nouvelle façon de voir le monde, une approche différente de la manière de vivre et de se nourrir. Le fameux plan Marshall offre à la France non point l’aide à un pays assisté, mais une prime au courage, à l’imagination, au travail : le pays se remet remarquablement.

Les Français, politiquement convalescents, ne savent pas encore qu’un monde est mort. Ils tentent de renouer les fils de leur existence antérieure, mais à leur insu, la révolution s’est faite dans les mœurs et dans les esprits.

Beaucoup de femmes ont dû remplacer les hommes, mobilisés ou prisonniers, dans les taches civiles qu’ils accomplissaient. Elles le font fort bien et soit désir, soit nécessité, elles ne sont pas disposées à renoncer à ces nouvelles responsabilités. Les voici donc obligées d’œuvrer tant à maison qu’au dehors et ces devoirs, qui remplissaient autrefois une vie, doivent être accomplies sans renoncer à ce droit nouveau acquis également, le droit au loisir, le droit aux vacances. Il faut donc que les tâches ménagères soient réalisées beaucoup plus rapidement d’autant plus que les aides traditionnelles font défaut.

Cette conjoncture donne naissance à de nouvelles techniques, à moins que les nouvelles techniques n’aient permis à ces événements, à ces révolutions des habitudes de ce produire ; dans l’histoire des hommes (or l’histoire de la cuisine retrace l’histoire des hommes par un biais crucial) nul n’a jamais su si le besoin engendre l’invention ou si l’invention devance le besoin et peut-être le crée ou du moins l’amène de la prescience de quelques uns à la conscience de nombreux individus ; ce qui s’appelle créer un marché.

(à suivre le mois prochain)

Source : La fabuleuse histoire de la cuisine française d’Henriette Parienté et Geneviève de Ternant.

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